Owena est une femme comme les autres. Un être humain qui n’est pas exempt de sentiments et de pensées. Bien souvent entrant dans une discorde morale et amenant avec eux une cacophonie de jugement. Certains de ces mots sont tues et d’autre dits au grand jour.

Le temps passe et Owena reste inchangée. Une constante dans ce monde en quête perpétuelle d’une chimère. C’est de cette constante qu’elle gardait dans son cœur l’importance de la royauté et des grandes familles qui l’entoure qu’il s’agisse de sa nation ou même des autres. Voyant d’un mauvais œil les arrivistes et aux dépravés même s’ils savent tenir leur rôle. Car il leur manque quelque chose qui ne s’achète pas et qui est inné. Un nom illustre.

Le temps à amener Owena à réfléchir tout en cherchant une manière rationnelle de penser et d’agir. Elle est capable d’établir des plans sur des années afin d’obtenir ce qu’elle désire. Arborant une stature froide elle n’est pour autant dénuée de sentiment tendre et aimant. Il lui faut juste du temps pour se dévoiler.

Un sentiment tenace lui amène à se dire qu’elle a une mission à accomplir. Alors elle attend patiemment que son moment soit venue. Tout en profitant du temps qui lui est offert dans son paradis terrestre.

« Quand j’étais petite, j’avais peur des araignées. On me disait qu’elles ne ressentaient aucune émotion. Que leurs cœurs ne battaient pas. Maintenant je sais ce qu’il en est. C’est au moment de tuer qu’elles se sentent le plus en vie. »

Cette vérité, Owena la découvrait dès son plus jeune âge quand elle, cadette de famille, partait à la chasse avec ses grands frères. Une sensation unique. Retenir son souffle jusqu’à ce que la flèche soit décochée et s’écrase sur le flanc de la proie. La première mise à mort raviva la flamme qui c’était endormi dans son cœur. Effaçant presque la morosité de la vie de l’enfant qui depuis son jeune âge avait l’impression d’être un être mort sans trouver un moyen de faire battre son cœur.

Il y avait un certain dédain dans sa façon d’être. Être capable d’apprendre ses leçons sans trop de difficulté et pourtant ne pas chercher à profiter de ses facilités intellectuelles pour en apprendre plus. Sans parler de cette placidité au sein du cocon familial. Ses frères débordant d’énergie et ses sœurs rêveuses de lecture sentimentales. Tandis qu’elle observait en silence le temps qui passait. Elle pouvait parfois passer des heures durant les yeux rivés sur une toile d’araignée afin de comprendre comment fonctionner le monde dans lequel elle évoluait.

Une jeunesse emplit d’une liberté mais où règne l’ombre d’un nom de famille avec des obligations. Sous l’aile de son oncle, il la guida pour prendre sa place de Sophae, même si les chances d’accéder à sa place étaient minces. Elle n’était pas le premier choix qui pouvait s’offrir. Sans perdre l’espoir elle commença par devenir Aludras. Owena fut marié très jeune via un arrangement entre sa famille et celle des Chantrea. De cette union il n’y avait pas d’amour seulement de l’affection tendre. Mais c’était bien suffisant pour engendrer trois fils et deux filles.

Owena vit au fil du temps les hommes et les femmes tombés. Les souverains se retrouver déchus, sa famille proche dépérir et leur âme volée par le temps. Ce fit d’abord ses parents, puis au tour de son oncle, lui permettant de prendre sa place comme Sophae. C’est à cet instant qu’elle comprit qu’elle marchait avec des fantômes.

Une vie de famille qui n’était pas des plus simples. Sous la belle image qu’elle offrait, il y avait des tensions et des non-dits. Des problèmes qui se nichent au plus profond des cœurs. L’un de ses fils s'était retrouvé maudit par Alis. Ne supportant plus les regards des autres il mit fin à sa vie. Amenant un tournant dans la vie d’Owena. Elle décida d’utiliser son don à son propre profit. S’autorisant à voler une année de vie des autres pour se l’attribuer. C’était le moyen qu’elle avait trouvé pour offrir la vie que son fils mérité.

Owena passa une bonne partie du reste de sa vie dans l’ombre cherchant le moyen de trouver sa place et de servir au mieux les siens et sa nation. Mettant parfois en silence ses idées sans pour autant les oublier. Traçant sa destiner et celle des siens. Cherchant au final la raison de sa présence sur cette terre.

Car au plus profond d’elle. Owena sent qu’elle est destinée à faire quelque chose.