gepetto. il y a des fils noués autour de vos poignets sur lesquels wolf peut tirer et ses mains parfois se mettront à saigner. il y a des murmures qu'il chante et que vos oreilles ne peuvent ignorer, des ordres que vous serez obligés d'exécuter. cessez de courir, et dansez maintenant.
info. maître des exécutions, il s'adonne aux châtiments avec plaisir ; il a horreur qu'on parle de son statut ; entre effort et facilité il ne met pas longtemps à s'allonger ; son pouvoir lui permet de contrôler l'esprit d'autrui, un pouvoir avec ses limites qui ont tendance à le mettre particulièrement hors de lui ; lorsqu'il l'utilise son emprise est proportionnelle à la douleur ressentie, et toute cette puissance est limitée dans le temps et la distance ; il ne boit pas car il n'aime pas l'alcool ; il n'y a que le pouvoir qui lui fait courber le dos ; il en a horreur la région d'uros, elle lui rappelle trop de souvenirs d'austri ; un poil hypocondriaque, il fait régulièrement des contrôles au sujet de sa santé ; il a beaucoup de mal avec la magie.
story. Il n’a jamais su taper fort.
Les phalanges s’écrasaient dans le creux du ventre, là où cela fait le moins mal — une zone appréciée du battu, car lorsque son choix se portait à cet endroit, l'enfant retenait toujours un rictus. Là, proche de son estomac souvent vide, où rien n'existait. Il semblait choisir le moment, juste avant le repas, afin d’éviter les régurgitations nauséabondes et le crachat des mets qu’il se tuait à leur procurer.
Ce n’est pas qu’il ne tapait pas
fort ; c’est surtout qu’il ne savait pas taper correctement. Comme si quelque chose retenait ses coups et le forçait à tordre le poignet de façon à perdre de l’élan, à tenir sa silhouette de la mauvaise manière et à viser comme à côté.
Sa bouche avait beau saigner, le contour de ses yeux se teindre de violet et ses bras arborer des marques, il n’empêchait que cela ne demeurait que des ombres éphémères qui finiraient par disparaître.
Wolfgang n’a jamais eu mal. Son père était un incapable — il n’a jamais su faire quoique ce soit. Pas même su tenir sa femme à ses côtés, pas même su sauver sa propre fille, pas même su survivre.
Son père était un incapable. Le genre de mec qui naît pour boire et pisser, et finalement crever, sa carcasse malade déchaînant des miasmes au sein de l’eau pure dans laquelle il s’évertuait à produire de la nourriture frétillante jusqu’à son dernier pauvre souffle.
Son père était un incapable ; aucune de ses actions pathétiques n’avait eu l’effet escompté.
Avait-il eu des rêves, des aspirations, des désirs : au lieu de nager vers eux, il avait vu flotter proche de la surface un appât alléchant, aux courbes séduisantes, et s’était fait avoir, avait mordu dedans, pour ne plus jamais être relâché.
Son père n’avait été un requin que dans le bassin familial — là où ses crocs étaient les plus acérés et où sa voix recouvrait toutes les autres. Ailleurs, il n’était rien d’autre que du menu fretin.
Sa mère non plus, n’avait jamais eu aucun trait d’intelligence, ni même de tendresse : mais elle avait eu l’ingéniosité de ne pas rester dans les parages et d’encourager ses enfants, avec toute la menace qu’elle était capable de produire, à apprendre à survivre.
Dans un champ d’épines, il y avait eu une rose, pourtant : Ellen, sa cadette, qui comme son nom pouvait le supposer avait la voix douce, la peau douce, les yeux doux. Un des rares trésors qui parvient à se frayer une place dans un no man’s land d’espoir, et qui avait fini par être étouffé, dans le sein de son enfance, le teint rosé désormais blafard, comme si la merde qui l’entourait avait finalement eu raison d’elle.
Cette même merde dans laquelle Wolf s’était laissé couler, cette même merde dont il était fait.
Mais Wolf sait où taper. Il n'a rien avoir avec celui qui a participé à l'enfanter.
Wolf sait faire mal. Wolf a la théorie de la douleur et la pratique de la violence dans son sang. Et c'est comme si les chemins que lui avaient tracé l'armée des années auparavant sont en train de s'effacer.
Wolf connaît les endroits qui ne tue pas mais travaille à faire souffrir. Mais Wolf sait aussi qu’on peut souffrir sans même être frappé.
Ses lèvres se posent sur son poing fermé et il y a du sang qui n’est pas le sien qui peint son menton de rouge. La carcasse de l’autre se fait trainer au sol vers une pièce adjacente à la sienne et on peut entendre des gémissements.
Fut un temps où elles rencontraient la même couleur cramoisie — fut un temps où ses lèvres en frôlaient d’autres, et c’est dur à imaginer. C’est dur d’imaginer qu’un monstre a pu aimer.
C’est dur d’imaginer que ses griffes alors toutes jeunes encore ont pu caresser des cheveux aux reflets opales sans finir par les arracher. C’est dur d’imaginer qu’
elle a pu voir ses crocs sans jamais être mordue, qu’elle a flirté avec sa mâchoire sans la voir se refermer. C’est dur d’imaginer qu’un monstre n’a peut-être pas toujours été un monstre et c’est encore plus dur d’imaginer qu’il avait presque failli engendrer un ange.
Mais les anges ne sont pas fait pour exister. Et les monstres ne sont pas fait pour être accompagné. Ils se doivent de rester seul pour cultiver leur terreur, pour nourrir sans arrêt leur colère. Et c’est à cela qu’il a travaillé lorsqu’il a été rejeté, abandonné, souillé, exilé.
Et dans un pays où les princesses sont encore trop jeunes ce sont les reines qui font la loi — alors la reine a jeté le monstre et a mis en cage son propre royaume pour que jamais ses pattes ne puissent refouler son sol, pour que jamais plus ses pattes ne puissent toucher de nouveau sa princesse pour la souiller.
Alors la bête a couru.
Et depuis même Wolf n’a jamais porté aucune reine dans son coeur.
Il n’y en a qu’une qui l’a pourvu d’un habit et a su calmer la bête en l’autorisant à planter sa mâchoire dans les nuques de ceux qui se croient au dessus d’elle. Il n’y en a qu’une qui a su lui rendre son droit d’exister. Il n’y en a qu’une qui, l’esprit brillant et la force tranquille, a su renverser un royaume pour édifier le sien et l’inviter à prendre place à ses côtés, dans son ombre, là où il voudra toujours résider. Parce qu’elle l’a sauvé. Elle a pansé les plaies d’un monstre qui puait la mort et le déshonneur.
Et à ceux qui nous donne la liberté d’être ce que l’on est, on se doit de plier.
about. j'ai envie de faire pipi.