La mort, état qui qualifie le statut irréversible d'un organisme biologique ayant cessé de vivre. Tu l'étais belle et bien, cette macabre personnification, cette faucheuse ou plutôt devrait on dire faucheur. Emprise glaciale s’abattant de façon impartiale malgré certains préceptes imposés. Tu es sa main, la lame qui dans l'ombre danse selon les ordres de sa reine, un être qui se contente machinalement de compléter, exhausser, satisfaire chacun de ces assassins caprices. Silencieux même si tu n'es exempte de cette subtile capacité qu'est la critique nimbée de conseilles avisés. Homme non pas dénué de ses capacités les plus élémentaire, individu tout sauf servile tu n'es que pragmatisme, une éthique qui fait ce qui est nécessaire pour conserver la pérennité d'une couronne envers laquelle tu avais depuis tant de temps accepté de lui allouer ton allégeance et ton lugubre talent.

Reste il un soupçon de bonté en cette carcasse voguant de cadavre en cadavre cependant ? Toi tu ne doutes pas de ceci même si tu n'exprimes que polaire tempérament, calme insondable, détracteur, déplaisant. Subtile soumission de tes propres sentiments, absence de leur expression. Tu es impersonnel, étrange, un amas malsain.

Tu es détaché, tu ne parles en ton nom, tu ne sers qu'autres intérêts même si ceux-ci sont peut être complémentaires aux tiens. Troisième personne remplaçant ce déplaisant « je » en chacune de tes réponses. Tu n'as de remords, tu offres aux esprits et à sa majesté les âmes qu'elle réclame car c'est ainsi qu'est la mort. Porte mort, ton nonchalant et moqueur voir parfois taquin tout ceci se mariant à l'étrangeté dérangeante que tu es gardien du trône. Tu es cependant un homme de parole, un corps qui apporte le décès désiré une fois le nom de sa cible entendu. La disparition de ta proie est certaine, le délai lui peut être juste divergeant. Poigne d'acier, mental stérile à toute éventuelle profanation. Tu sers la royauté, tu sers la couronne, l'homme exterminant les pions que le possesseur du pouvoir estime nuisible mais aussi bien tout ceci est à nuancer.

N'oublions malgré tout qu'Orias t'a choisi et non pas Maho car tu ne t'es jamais dévoué à la beauté de Dawn pour simplement évincer ces détracteurs non. Faucheur que tu es, tu ne vois que la pérennité de ta nation. Étrange créature c'est la couronne que tu défends et non forcement les intérêts de son ou sa détentrice car au final, la mort, la mort est impartiale.  

« - Un règne commence, et voici qu'un homme s'agenouille. Jusqu'à sa mort ou celle de sa majesté, il servira. Il ne se mariera, ne tiendra terres, n'engendrera de descendance. Il ne portera de couronne, n'acquerra de gloire qu'au nom de sa reine. Cet homme vivra et mourir à son poste. Il est l'épée qui protège le trône. Il est le gardien de la royauté. Il est la main qui réprime, l'héraut annonciateur de la volonté royale, le cor qui instaure la crainte auprès de ces opposants, le protecteur de sa reine Helysium Dawn von Mattsen. Cet homme voue son honneur et son existence à sa majesté, il les lui voue pour ce jour-ci comme pour tous les jours à venir. »


Un serment, des paroles, renouvelées à chaque nouveau possesseur de la couronne c'était donc la seconde fois que tu fus amené à prononcer ces dires en l'honneur d'une femme cette fois-ci. Poste de général occupé depuis tant d'années de par ta personne c'est ainsi que tu avais une nouvelle fois offert tes services à la royauté qu'importe le visage qu'elle prenait. Main exécutive dans l'ombre, lame tranchant selon les ordres, les requêtes ou les noms qui lui étaient murmurés. Tu te contentais de tenir le rôle que tu avais su t'offrir avec le temps au cœur de cette monarchie qu'importe les coups d'états toujours fidèle à ce que représente le trône.

Tu avais malgré tout un passé, une jeunesse comme le commun de tous mortels, un jour où les esprits avaient décidés de te bénir. Une histoire, une histoire inexistante en réalité. Passé inconnu, nom d'emprunt, tu n'étais né à Nevan comme une partie de ton identité le prétend ou alors ceci était faux. Un mystère vivant, un vécu insondable, absent de nombreux recensement, simplement marqué comme tout habitant de cette région par cet enchantement magique mais le possédais tu depuis le jour où tu as vu pour la toute première fois la lumière ? Servant de Sudri mais peut être rejeton de Boreas effectivement. Il n'y avait rien à apprendre sur ton être car tu n'avais rien à offrir, adulte à l'histoire perdue sur la toile du temps.

On ne pouvait qu'aisément deviné que tu avais autrefois été élève d'une école de magie de par tes rares talents ayant su dérivé le Verdandi afin de l'utiliser sous sa forme la plus pure et offensive afin de défendre les intérêts royaux. Au final à quoi bon chercher un passé que toi même tu ignorais maintenant... Éventuellement amnésique ou alors esprit stérile, te refusant de révéler une quelconque chose sur celui que tu avais été. Tu n'as de désir que pour le présent, que pour ce qui arrivera, assassin de Dawn. Inatteignable, inaccessible, tu ne représentais qu'une chose, un jugement macabre porté par ton actuelle reine l'exhaussant. Tu étais comme hors du temps, bon à compléter les lugubres désirs de la couronne. Une mystérieuse mort qui rôde qui fauche encore et encore...